L'été n'est pas loin mais c’est le printemps
une pluie drue a envahi l'horizon
une pluie que bientôt nous regretterions
Autour de moi, de bien jeunes gens
Par centaines, par milliers, par millions
et moi parmi eux j’attends, nous attendons
De l'automne les sanglots longs des violons
La plage n'est pas loin mais c'est bien un champ
Un champ d’bataille que dessine l'horizon
Un champ où bientôt nous débarquerions
Autour de moi tout semble si pâle
La côte, nos visages, notre chair à mitraille
Personne ne pleure, personne ne parle
Ils bercent leurs coeurs d’une langueur monotone
L'ennemi semble loin et si proche
A quelques pas de là il se terre
Quelle que soit notre foi tous frères
Autour de moi, ils n'ont pas 18 ans
Ils tremblent, prient et invoquent leur maman
Chacun soudain redevenu enfant,
Quand sonne l'heure, tout blême et suffocant
La bataille imminente et lointaine
s’avance fièrement et s’élève maintenant
Un lourd silence est tombé à l'instant
Autour de moi, mille visages fermés
Face à la mort ils ont tous le même âge
Aucun remord, ô funeste présage
Je me souviens des jours anciens et je pleure
Soudain, le combat surgit dans le ciel
Une pluie de fer, un orage d’acier
Par dessus nos têtes, s’avancent mille nuées
Autour de moi tant de chevaliers
Sur terre, sur mer et aussi dans les airs
ils avancent contre vents et marées
Ils s’emportent et s’en vont au vent mauvais
Ainsi, des heures, des jours, des mois durant
c’est un combat merveilleux et sanglant
Chaque jour, mille hommes meurent pour la liberté
Autour de moi, tant de sacrifiés
A Sword à Gold à Juno à Utah
A Omaha, Falaise, Caen et Chambois
Tant de jeunes gens sont déjà tombés
Deçà, delà, pareils à des feuilles mortes
La fin semble lointaine et si proche
L'affrontement immense de deux armées
Va ouvrir la voie de la liberté
Autour de moi, des visages de paix
Harassés blessés brisés mais libérés
L'ennemi d'hier mérite la fraternité
Quand d'une chanson d'automne naît une chanson été
Marc Quémard, Chanson d'été
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